L’escalade est un des sports où l’on peut être compétitif sans faire de compétition. Chaque bloc ou voie est une invitation à se mesurer à son niveau maximum grâce à une dimension : le après travail.
Si l’escalade à vue et flash montre des qualités d’adaptation, de créativité, d’implication et de gestion de l’inconnu fortes, le après travail demandes d’autres ressources. C’est l’univers de la quête de perfection. Nous sommes dans le monde où le grimpeur comme un artiste va répéter ses gammes, s’immerger plus ou moins longtemps dans une intention, organiser le rythme, voir l’entrainement pour avoir l’ensemble des paramètres le plus proche des conditions de réussite.
Et ces réussites, sont parfois moins importantes que la route, le chemin, le nombre d’essais effectués pour l’atteindre. Et le mental, dans ce travail a un vrai impact. Voyons comment.
« Il n’y a que dans le dictionnaire que le talent arrive avant le travail ».
Voilà une phrase que je répète assez souvent dans mon job de coach mental. Travailler. Si ce mot là peut être ancré autour de notion fastidieuse. Il peut être attaché à la notion de plaisir aussi.
« Choisi un travail que tu aimes et tu ne travailleras aucun jour de ta vie ».
La première règle : l’envie.
Notre mental a deux grands conditionnements par rapport à l’implication : je m’implique dans des obligations ou dans des actions qui me procurent du plaisir. Si en grimpe, on peut avoir l’impression que nous grimpons par plaisir, il peut y avoir des chantiers qui sont lancés par obligations cachés : « je veux faire un premier 8a, cet été il faut que j’en fasse un… ». Le « il faut vient créer une contrainte potentielle. Et le cerveau sous contrainte fonctionne bien… mais qu’un temps. Ne pas réussir devient frustrant, énervant, désengageant. Comment éviter cela ? Ecouter votre ressenti. Travailler une voie, c’est un peu comme le coup de foudre. Ca peut nous surprendre plus que d’être prévu. Ecouter l’envie à chacun de vos runs. Car étonnement, c’est souvent lorsqu’il y a encore de l’envie, bien qu’il n’y ait plus de peau et plus de jus, que le projet tombe. (NB : J’en discutais il y a quelques jours avec Hugo Parmentier il y a quelques jours).
Le travail mental de l’imagerie, du court métrage au chef d’œuvre
Visualiser, c’est déjà faire. Lorsque nous visualisons un mouvement ou un enchainement de mouvement, nous pouvons le faire sous la forme associée, comme si nous y étions, ou dissocié, comme si nous étions filmés. Dans l’idéal, passer par ces deux marqueurs est intéressant. Mais surtout, nous pouvons nous faire un film. Le travail de section invite notre mental à couper le film. Une fois vos « calages » faits, assurez vous que vous faire un film de la totalité de la voie ou du bloc. Entrainez vous à le faire dans les deux positions. Ainsi vous conditionner votre mental et votre corps à enchainer.
Enfin, une dernière chose, et pas des moindres, prenez le temps de comprendre ce que votre projet a a vous apprendre. Travaillez une voie, un bloc, c’est bien souvent travailler sur votre propre voie de grimpeur. C’est apprendre sur votre capacité d’implication, de concentration, de dévouement, de patience, d’audace et de ténacité. Ce sont au fond, peut être les choses les plus importantes que vous garderez une fois la croix cochée. Puisque personne ne pourra vous décôter vos qualités 😉
Jonathan Bel Legroux
Coach mental de sportif, auteur du livre « Autohypnose et performance sportive »2018, conférencier.
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