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Contexte :

La pensée est en permanence impliquée lorsque l’on grimpe, et notamment, lorsque l’on ne réussit pas.
Dans cet épisode, vous allez apprendre à calmer, ralentir, et même stopper vos pensées.

Quelques notions sur la pensée… La pensée inhibe l’action. Pour les plus philosophes, nous pourrions reprendre une citation célèbre de Bergson, mais la remasteriser à ma façon : « Il faut penser en grimpeur d’action et grimper en homme d’action ».

On évalue à 80.000 le nombre de pensées quotidiennes d’un adulte. Mais nous ne choisissons que 1000 pensées par jour ! C’est-à-dire que 79.000 pensées pensent par elles-mêmes. Ce n’est pas nous qui pensons réellement, mais elles, en tout cas si on les laisse faire. Autre constat : 85 % des pensées que nous avons aujourd’hui, nous les avons eues hier. Autrement dit, la pensée pense toute seule, et elle ressasse. Exemple : j’arrive sur une voie que j’ai déjà tentée, il y a de grandes chances que les pensées qui ont été les miennes lors des essais précédents reviennent, si je ne fais rien. Cet exemple est valable aussi en salle quand vous retournez dans un bloc.

Alors, comment faire pour maîtriser votre pensée ?

Souvenez-vous que l’imaginaire et la réalité se confondent pour notre mental. Nous allons donc utiliser l’imaginaire pour agir sur nos pensées. La pensée tourne toute seule depuis longtemps. Pour la maîtriser, il va falloir vous entrainer, c’est normal. En appliquant la technique régulièrement, vous en ressentirez rapidement les effets (3 jours minimum).

Solution en 6 étapes :

Étape 1 : Installez-vous confortablement, mais évitez la position allongée. A l’avenir, vous pourrez pratiquer cette technique dans différents endroits de votre quotidien, y compris sur vos lieux d’entrainements.

Étape 2 : Les yeux ouverts ou fermés, observez vos pensées qui circulent. Elles peuvent arriver sous forme de phrases que vous entendez dans votre tête, ou que vous vous dites, sous forme d’images aussi. Laissez-les faire.

Étape 3 : Toute pensée qui arrive, repart. C’est un constat. De plus, entre deux pensées, il existe un espace, aussi infime soit-il. Vous allez chercher cet espace, et observer vos pensées au moment où elles repartent. Ce que vous allez vous proposer, dès que vous vous en sentirez capable, c’est de « snober » celles qui arrivent.

Étape 4 : En regardant vos pensées partir, et en prenant conscience de l’espace entre elles, vous allez sentir que vous pouvez les accélérer, ou les ralentir. Mais ce n’est pas le but. Le but est d’agrandir l’espace entre deux pensées, et de les regarder s’éloigner de plus en plus loin. Ce que vous êtes en train de faire et de dire à votre mental, c’est : “Continue de faire ce que tu fais, mais mon attention, tu ne l’auras plus comme avant.” Celle-ci étant maintenue sur le vide entre deux pensées, ce vide va augmenter peu à peu.

Étape 5 : Au bout de quelques minutes de cet exercice qui peut être ludique, vous allez sentir qu’une forme de calme mental s’installe et que le nombre de pensées diminue. Votre attention portée sur l’espace va simplement permettre d’agrandir l’espace entre deux pensées. Jusqu’au moment où il n’y aura plus que de l’espace.

Étape 6 : Rouvrez les yeux si vous les avez fermés et passez à l’action. Pratiquer cet exercice régulièrement est la clef de la réussite. Appliquez-le avant d’agir, dans les transports, dans des endroits bruyants. Entraînez-vous dans n’importe quelle circonstance.

En résumé, pour booster votre mental, vous devez vous donner les moyens d’y arriver ! L’escalade est une discipline accessible à tous, mais ceux qui souhaitent progresser doivent se concentrer à fond sur leur grimpe et avoir une bonne préparation. Bien canaliser son mental en escalade, cela va de pair avec une bonne condition physique, le bagage technique des mouvements à connaître, la tactique ou visualisation nécessaire pour mieux grimper et l’appréhension de son environnement, en chassant les pensées négatives de son esprit.